F.E.M.I.N.I.S.M.E

Le féminisme, ce mot qui fait inlassablement grincer des dents. Il suffit juste qu’on se mette à parler de #WomenEnpowerment aujourd’hui pour qu’on vous colle l’étiquette « féministe ». Du coup, pourquoi ne pas savoir dans quoi on s’embarque?

Le féminisme, c’est avant tout une conviction que les femmes ont et doivent avoir les mêmes droits que les hommes.

Que le sexe d’un individu ne doit ni ne peut justifier une différence de traitement, dans la sphère entrepreneuriale, commerciale, sociale, culturelle, éducative… partout. C’est lutter contre des préjugés énormes, parfois prônés, parfois intégrés et insoupçonnés par les hommes, la société ou les femmes elles-mêmes. C’est être une vigie et éduquer. Il y va donc de soi que tout homme et toute femme qui agit pour améliorer les conditions des femmes est féministe. Voilà qui est dit, le féminisme n’est pas réservé qu’aux femmes !

Malheureusement de plus en plus, le terme féminisme semble porter une connotation plutôt négative.

On lui attribue une image extrémiste, voire caricaturale, tout en simplifiant ou en déformant sa définition première. Plusieurs affirment que le féminisme tend à être un mouvement qui ne convoite que les femmes et qu’elles seulement devraient se retrouver au pouvoir. Cela impliquerait que ce ne serait pas un mouvement égalitaire qui cherche à déconstruire les mythes sociaux, mais bien un mouvement de pensée dont l’objectif est de transformer le patriarcat afin d’inverser les rôles et de donner le pouvoir au « sexe faible » aux dépens du « sexe fort ». D’autres encore estiment que c’est un mouvement uniquement réservé aux « blancs » parce que l’africain a sa propre culture. Sérieusement, quel sens ces réflexions ont-elles? Comme si l’égalité était fonction des peuples. Passons…??

Il me revient donc, un temps soit peu, de démystifier pour vous le féminisme :

• le féminisme n’est pas une secte ni un regroupement secret qui vise à faire tomber les hommes afin de s’emparer d’un quelconque pouvoir. Il ne tend pas vers une domination féminine du monde ni à une irradiation des hommes;
• le féminisme n’a rien à avoir avec le fait que les femmes soient contre les hommes, contre toute attente, les féministes ne détestent pas les hommes;
• le féminisme n’empêche aucunement une femme d’être respectueuse/soumise (selon votre bon vouloir) et de vivre pleinement épanouie dans un foyer;
• le féminisme ne date pas d’aujourd’hui. On estime sa première vague entre 1850 et 1945. C’est un mouvement révolutionnaire qui a, à plusieurs reprises abattu des préjugés et des inégalités afin d’améliorer la vie des femmes dans plusieurs endroits à travers le monde. Cela mérite qu’on prenne son histoire et ses intentions au sérieux ;
• le féminisme ne signifie nullement que la femme n’a pas de défaut ou de faiblesse. La femme, comme tout être humain a besoin des autres pour évoluer dans la société. C’est une question de complémentarité;
• bref, le féminisme n’est pas qu’une affaire de fille/femme. Bien que sa terminologie exclue les hommes, il aspire en réalité à l’inclusion de ceux-ci au sein de ses combats, et franchement ça ne nous ferait pas de mal d’avoir plus de soutien des hommes.

Je suis désolée de vous décevoir, mais le féminisme, c’est aussi simple que ça. Et, au cas où vous vous poseriez encore la question, la réponse est oui, je suis une féministe.

Si vous croyez que les hommes et les femmes devraient être traités de façon égale, dans toutes les sphères de la société, eh bien… vous en êtes un aussi, et rassurez-vous, il n’y en aura pas mort d’hommes!