L’ombre de moi-même
Il faut que tu sois fort, un homme, ça ne pleure pas.
Toute ma vie, je n’ai entendu que ça. Que je n’ai pas le droit de me morfondre, pas le droit de pleurer un bon coup, même quand je sais que tout s’effondre autour de moi.
Tout ce qu’on attend de moi, c’est que j’assure! Que je me relève, qu’importe la dureté de la chute ou l’impraticabilité du sentier. Que j’avance, toujours, sans me plaindre.
Alors chaque jour, j’enfile mon masque et porte avec moi le plus beau de mes sourires. Celui qui ne me trahit jamais; qui ne révèle pas le noir profond dont est vêtue mon âme et qui m’entraîne toujours un peu plus vers les tréfonds du chaos, de la tristesse.
On pourrait s’imaginer que j’ai tout, pourtant je n’ai rien.
Je suis toujours accompagné mais au fond je me sens si seul.. seul, et incompris de tous. Range tes problèmes dans le placard, on n’a pas besoin d’entendre que chez toi, ça ne va pas.
Alors je me noie dans des activités encore plus sombres, qui me font parfois oublier quelques minutes que je ne suis pas à ma place dans ce monde d’humains. Un monde de vicieux, de juges à tout vas et où la palme d’or reviendra toujours à celui qui réussira à lâcher le commentaire le plus viscéral.
Je perds mes repères, en même temps que ma foi, ma passion, mes ambitions. Que me reste t-il encore ?
Je ne parlerai probablement jamais à personne de cette boule obscure et mélancolique qui grandit en moi. Hors de question qu’ils pensent tous que je suis une fiotte. Je resterai cet homme triste, pessimiste, négatif, nostalgique, mais excessivement motivant et joyeux pour les autres. Et chaque jour, j’essaierai, comme un grand, de me relever et de sortir de ce gouffre dans lequel mes démons m’engouffrent; même si à chaque fois, je fléchis encore et encore, allant toujours au plus bas. Je ne cesserai pas de me battre, seul, jusqu’au jour où j’y resterai définitivement, emporté par ma dépression.
La dépression n’a pas de genre
#fightagainstdepression #loveyourself
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