Rêves brisés ? : de l’autre côté de la Méditerranée

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Rêves brisés ? : de l’autre côté de la Méditerranée

« Je vais me chercher », m’a t-elle dit, les yeux rivés vers l’horizon. Le soleil se couchait et j’étais admirative de la beauté à laquelle nous faisions face. Cette beauté que pourtant mon amie peinait à percevoir. Elle en voulait plus, elle n’en voulait plus. Ce sentiment de ras-le-bol qui nous assaille quand on se rend compte qu’on a fait tout ce qui était en notre pouvoir pour sortir la tête de l’eau sans pour autant y arriver. L’eau, ironique non? C’est justement elle qui a coûté la vie à mon amie alors même qu’elle représentait pour elle son billet de sortie de la « galère ».

Engin Akyurt – Pexels

Je me suis sentie tellement impuissante au moment où, à l’autre bout du fil on m’annonçait qu’elle s’en était allé mais pour de bon, cette fois. Ce qui est dommage, c’est qu’on ne s’y intéresse véritablement que lorsqu’on est touché de près.
Qui dit que tout se passe toujours mieux chez le voisin?


Chercher mieux, oui, mais à quel moment désespère t-on au point de prendre le risque d’y laisser sa vie?


Telles ont été les questions qui me taraudaient l’esprit.

Pixabay

J’ai pensé au fait que nos jeunes se sentent délaissés par nos gouvernements, lorsque la vie active les rattrape. Ils recherchent désespérément une issue de secours, un gagne-pain leur permettant d’avoir un quotidien meilleur. Entre le niveau parfois bas des formations et le manque d’accompagnement de nos États, le chômage bat son plein et fait des victimes.

J’ai commencé à me dire que la vie de rêve que nous font miroiter nos amis de l’autre côté n’est que de la poudre aux yeux. Confusions et infusions de réalités qui au fond ne sont point des vérités. On commence à croire qu’une souffrance est mieux supportable qu’une autre et on envie leur train de vie qui parfois cache des vices.

J’ai fini par comprendre que c’est notre avidité qui nous mène à notre perte. Ce désir saugrenu de découvrir un autre rivage qui en fait n’est qu’un mirage avec les mêmes difficultés. On s’engage dans un engrenage dont on ne sait, sinon maîtrise les contours. Et on en paie le prix, difficilement. On se fait du mal, et on laisse nos proches dans la désolation.

Lucxama Sylvain – Pexels

J’en suis arrivée à la conclusion qu’on n’est mieux que chez soi.


L’immigration clandestine n’est pas une solution.

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